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Autoriser les cookiesLe Général Alcazar - Tintin et les Picaros (1976)
A lcazar est un mot espagnol désignant un palais fortifié. Comme les Alcazars de Séville et de Tolède, ces palais ont été construits lors de la conquête de l'Espagne par les Maures, population d'origine berbère.
Officier du plus haut grade - général - commandant les troupes révolutionnaires en place dirigée par un autre général Tapioca. La république du San Theodoros est le terrain de jeu de Alcazar et Tapicoa. À la suite de revers de fortune, le général Alcazar s'est illustré comme lanceur de couteaux dans les plus grands music-halls sous le nom de Ramon Zarate.
À part le jeu de la révolution, Alcazar joue aux échecs et fume le cigare.
L'Aventure de Tintin "L'Oreille cassée" où Tintin rencontre pour la première fois Alcazar s'inspire d'un conflit sanglant qui a opposé au cours des annéestrente la Bolivie et le Paraguay qui se disputaient un territoire le " Gran Chaco ".
Cette guerre fut baptisée la " Guerre du Pétrole ". Les Gringos (Standard Oil américaine) et autres multinationales occidentales (Royal Dutch Shell) étaient impliquées dans ce conflit. Mais le vrai motif de la guerre était le dessin de la Bolivie de se ménager un meilleur passage à la rivière Paraguay. Le " Gran Chaco " est devenu sous le coup de crayon d'Hergé le " Gran Chapo ".
Le San Théodoros reviendra à la une dans Tintin et les Picaros où Hergé caricaturera l'ingérence des puissances commerciales dans les affaires politiques des pays du tiers monde. (Michael Farr Tintin, Le rêve et la réalité, Ed. p.195).
Selon toute vraisemblance Peggy est l'épouse légitime d'Alcazar, sa " colombe ". Cet être abject qui ne laisse pas insensible Tournesol est " une américaine qui est quelque chose dans le Ku Klux Klan... " (Numa Sadoul, Tintin et Moi entretiens avec Hergé, Ed. Casterman, p.199).
Peggy, bien que cela ne soit pas dit dans l'album, est la fille du marchand d'armes Basil Bazaroff qui apparaît dans L'Oreille cassée. Bazaroff est le portrait caricatural du marchand d'armes Sir Basil Zaharoff qui fit fortune dans l'industrie de la mort pendant et après la première guerre mondiale. (Michael Farr Tintin, le rêve et la réalité, Ed. Moulinsart, p.62).
" L'ambiguïté d'Alcazar est celle, tout simplement, de l'homme politique. Il est l'ami ou l'ennemi de Tintin suivant que Tintin sert sa cause ou est un obstacle à celle-ci. La raison d'État, ou, plus vulgairement, l'ambition personnelle, voilà ce qui dicte le comportement du Général... " (Numa Sadoul, Tintin et Moi entretiens avec Hergé, Ed. Casterman, p.205).
Comment ne pas imaginer que Haddock, devenu un personnage "connu" (et respectable, depuis qu'il est sorti de l'enfer de l'alcoolisme) en tant qu'ami du "célèbre reporter Tintin", ait été chargé de quelque prise de contact ou mission économico-politique auprès de l’Émir (lequel, au cours de sa première rencontre avec Tintin, évoque la société anglaise exploitant "les terrains pétrolifères situés sur (son) territoire" et que l'on devine très importants) ... ? Le fait qu'il surgisse ainsi, armé, à la tête des soldats de l’Émir ("En avant ! ... Allons-y ! ..." ON, 55-I-4 - 55-II-2), constitue pour le moins une présomption de preuve ... et une autre ÉNIGME tout aussi inexplicable (et inexpliquée) que les fameuses "instructions" ci-dessus évoquées !!!
En ce qui a trait du retour du général Alcazar à de meilleurs sentiments envers Tintin, Hergé a emporté le secret dans sa tombe tout comme l'arrivée tardive du capitaine Haddock dans Tintin au Pays de l'Or Noir, bien qu'un indice nous laisse croire qu'il ait pris le commandement d'un cargo près du Khemed.
il est la juste pour faire le clown,je dirais meme plus, il est guste la pour faire le zouave!
Dès lors que Haddock (qui, dans "Le Crabe aux pinces d'or", était présenté comme la plus misérable loque humaine qui se puisse concevoir ... capable d'agressions directes contre Tintin qui plus est) ait été capable de se rédimer (et de quelle manière !), pour le catholique Hergé, attendu qu'en tout homme, il y a une possibilité de salut, de "rachat", il convient d'offrir à Alcazar un "chemin de Damas" semblable à celui qui a éclairé le Destin de Haddock ... Ce "chemin de Damas", il est symbolisé (et personnifié) par ... Tintin lui-même ... en sa dimension sotériologique !!!
D'où la chaleur avec laquelle il accueille Tintin : "Caramba, Tintin, mon ancien aide de camp" (preuve qu'il ne l'a pas oublié en tant que tel) ... et des "Amigo mio" retentissant à leurs deux rencontres (la deuxième, à La Rochelle, sur le quai du bateau en partance pour l'Amérique du Sud où Alcazar s'en va faire ... on ne sait quoi, sera DÉCISIVE pour éclairer Tintin quant à la personnalité de Chiquito) ...
Aurait-il passé l'éponge et gracié, d'autant plus qu'il était d'accord avec Mr Chicklets pour qu'il y ait une guerre avac le Nuevo Rico déclenchée accidentellement par Tintin dans sa fuite ?
Se serait-il fait berner par Mr Chicklets faute de trouver du pétrole ?
Dommage que Hergé n'ait pas pensé à faire réapparaître Mr Chicklets et le colonel Juanitos dans "Tintin et les Picaros"
Le général Alcazar est un personnage souvent représenté dans des positions très différentes (une fois chef d'un état dans l'Oreille cassée, puis révolutionnaire ensuite, et vice-versa), puis lanceur de poignards dans un music-hall. Son terrain de jeu est très vaste.
On le revoit ensuite dans les Sept Boules de Cristal, au music-hall en premier, puis ensuite quand il va rentrer pour l'Amérique du Sud, parce que son ami et collègue de travail s'est précipitamment enfui. On le retrouvera dans Tintin et les Picaros, encore dans sa peau de révolutionnaire. Etonnant parcours, vous ne trouvez pas ?
L'Oreille cassée fut un excellent album que j'ai adoré étant enfant et encore aujourd'hui. je m'y replonge de temps en temps, quand l'envie m'en prends.