Tintin au Portugal
Le Tintin Shop de Belém avait mis les petits Pastéis dans les grands pour accueillir les lisboètes tintinõs à l’Universidade de Lisboa, ce premier février à l’occasion des 90 œillets de Tintin.
Notre hôte, le senhor Oliveira da Figuera, alias Luis Castellano et à ses côtés, sa charmante épouse Nathalie nous ont plongés dans l’hospitalité et la courtoisie locales, enjolivées de projections tintinesques et de conférences tintinophiliques ; le tout agrémenté par les vocalises d’une ravissante Bianca Castafiore, accompagnée d’une pianiste qui aurait pu être la cousine du célébrissime Igor Wagner.
Le Tintin Shop de Belém, sis rue Junqueira, fêtera bientôt son premier anniversaire. Sa façade d’azulejos si typique témoigne de l’authenticité de l’endroit. Nous sommes à deux pas du Palais national - la résidence officielle du Président de la République portugaise - et à un cinquième de lieu du fabuleux monastère Jerónimos. Le quartier déborde de musées et d’attractions :
Le Maat : Le musée d'art, d'architecture et de technologieLe Museu Nacional dos Coches ou Le Musée national des CarossesLe Centre Culturel de Belém qui abrite le Musée BerardoLe Mosteiro dos Jerónimos ou Le Monastère des Hiéronymites avec l’église Santa MariaLa Tour de Belém
Le Tage, quant à lui, illumine de son bleu azul la houppette de Tintin. Notre héros côtoie les nombreux badauds, les joggers et les rameurs du dimanche.
Tintin est fier de sa nouvelle résidence, à deux pas de la grande cité du Fado, sur les traces du grand poète Fernando Pessoa et de ses quartiers au nom inoubliable : La Baixa, Le Chiado, Le Bairro Alto, L'Alfama.
Tintin parle portugais depuis ses premières apparitions dans le journal pour enfants O Papagaio (Le Perroquet) depuis…1935 ! Le portugais est également la première langue étrangère parlée par Tintin. Et cette publication fut aussi « haute en couleur », car c’est dans ce magazine que la célèbre série créée par Hergé fut pour la première fois présentée colorisée. Les tons utilisés étaient tout sauf naturels, mais c’est paradoxalement ce qui en fait le charme aujourd’hui.
Outre le célèbre Oliveira (*), deux autres citoyens portugais sont apparus dans les aventures de Tintin : il y eut d'abord un journaliste anonyme (Tintin au Congo) et surtout l'éminent professeur Pedro Joãs Dos Santos qui participa à l'expédition scientifique à la recherche de l'aérolithe tombé dans la région arctique (L'Étoile mystérieuse). L'histoire retiendra son manque d'appétence face à un plat de choucroute en pleine mer.
Il a ses fans …
Vendredi 1er février, certains d’entre-eux étaient venus écouter Dominique Maricq, le globe-trotter-conférencier belge et par ailleurs auteur de nombreux ouvrages sur Hergé et son oeuvre. Bravant la tempête et volant de Bruxelles à Charleroi, et ensuite de Charleroi… à Faro, ce tintinologue termina après bien des péripéties causées par les vents tempétueux son voyage en coches jusqu’à Lisboa...
En vrai professionnel, il prit gaillardement la barre devant une foule admirative pour disserter sur les premiers pas de Tintin dans la savane africaine...! Le héros était alors parti d’Anvers en 1930 et passera au large des côtes portugaises, avant de plonger sur Ténériffe et l’Afrique centrale !
(*) Le senhor Oliveira da Figuera
Tintin rencontre ce marchand de Lisbonne sur le bateau qui l'a accueilli en mer Rouge (Les Cigares du Pharaon). C’est le camelot magnifique, le bonimenteur ultime, capable de vendre les objets les plus incongrus tout en donnant à sa « victime » le sentiment d’avoir fait une bonne affaire.
Tintin le retrouvera plus tard à Wadesdah, au Khemed (Tintin au pays de l'or noir) et dans Coke en Stock où Tintin et le capitaine lui demanderont l’hospitalité. Le senhor Oliveira da Figuera demeure toujours à Wadesdah.