Tintin à Londres

L’ambiance festive de Londres contraste avec l’état d’urgence qui règne à Bruxelles en cette fin du mois de novembre. La Garde royale veille et déambule fièrement aux abords du Palais de Buckingham comme à son habitude. La foule est nombreuse sous un soleil automnal.

Relève de la garde

Relève de la garde
Après les attentats de Paris, c’est Bruxelles qui est en état de siège. À Londres, Tintin s’est exilé pour quelques mois à la Somerset House en quête d’une paix toute relative où l’ambiance est déjà à la fête. Un sapin de Noël érigé fièrement, décoré comme il se doit, trône au centre de la cour intérieure, alors que la patinoire tout de blanc vêtue, est habitée par le sourire des enfants qui s’y égaient, accompagnés d’un ours comme camarade de jeu !
La Somerset House est un grand bâtiment de style palladien, en carré, entouré au sud par la Tamise et au nord par le Strand (en français : la rive) qui commence à Charing Cross et se dirige vers l’est à la frontière de la City. Construit à l’origine (1775) par William Chambers pour accueillir l’administration royale, elle accueille aujourd’hui trois musées. L’exposition Tintin est logée dans l’aile sud du bâtiment au lieu-dit « des terrasses » qui donnent sur la Tamise.
L’exposition suit un parcours chronologique qui se déploie sur trois salles. Couvrant une grande partie des espaces, un magnifique papier peint reproduisant les motifs des pages de garde des albums immerge totalement les visiteurs dans l’univers de Tintin. De grands visuels posés sur les fenêtres de cette galerie renforcent cette impression pour le public d’être au cœur même de l’œuvre.

Exposition Tintin - Somerset House - Londres

Exposition Tintin - Somerset House - Londres

Exposition Tintin - Somerset House - Londres

Exposition Tintin - Somerset House - Londres

Exposition Tintin - Somerset House - Londres

Exposition Tintin - Somerset House - Londres
L’événement offre à ses visiteurs l’opportunité de découvrir l’art d’Hergé par le biais d’un thème assez particulier : celui des fenêtres, présentes dans de nombreuses cases des planches consacrées aux aventures de Tintin.
Une fenêtre…c’est une ouverture sur le monde et on sait combien le dessinateur a fait voyager son personnage vedette à travers le monde, lui permettant même d’explorer la surface lunaire !
La fenêtre ou de façon plus générale, toute ouverture pratiquée dans une quelconque matière et qui permet de regarder à l’intérieur, à l’extérieur, loin, très loin, ou au contraire, tout près de nous… Dans les aventures de Tintin, elle est déclinée sous bien des formes, de la brèche à l’orifice, de la longue-vue au judas, de la fenêtre à guillotine au hublot, de l’objectif d’un appareil photo à la longue-vue en passant par la paire de jumelles, la « fenêtre » a toujours sa raison d’être et participe à l’action, au même titre que les personnages utiles à la conduite du récit.
Elle est, au fil des épisodes, source de découverte, de mystère, de danger, de joie ou de peine, peut fournir l’élément clé de la construction d’une case et participe activement à son identité esthétique. De quoi donner l’occasion à Hergé de se livrer à des prouesses graphiques qui laissent le lecteur pantois.
La représentation de la fenêtre sera sophistiquée ou basique, ses couleurs vives ou d’une discrétion absolue, qu’importe ; l’important, c’est que sa présence dans une planche n’est le fruit du hasard.
Et si l’on considère l’ensemble d’une planche de bande dessinée, un rapprochement s’impose : chaque case qui la compose est en quelque sorte elle-même une fenêtre qui nous donne à voir un moment du récit. Panoramique, étroite, large, en pleine page ou éclatée, la portion ainsi délimitée guide notre lecture et notre découverte de l’histoire en cours.
Pour concevoir le Musée Hergé à Louvain-la-Neuve (Belgique), le grand architecte français Christian de Portzamparc a précisément établi un rapport entre les vastes surfaces vitrées du bâtiment en les cases d’une planche d’Hergé. Il nous donne en quelque sorte une preuve vivante de cette adéquation parfaite entre le cadre, de forme carrée, rectangulaire, ronde ou encore ovale, dans lequel vient se placer le dessin et la forme d’une fenêtre, écrin parfait, écran idéal qui magnifie personnages et objets en soulignant, par le jeu des ombres et des lumières le rôle des uns et des autres dans le feu de l’action.

"Le Sceptre d'Ottokar"

"Le Sceptre d'Ottokar"

"Coke en stock"

L’Art d’Hergé : une fenêtre ouverte sur le monde

Des images fortes, celles qui s’invitent une fois pour toutes dans notre mémoire, celles qui ne nous quittent plus jamais, on en trouve chez tous les grands créateurs.
En la matière, le septième art est la discipline par excellence. Mais au même titre et sous des aspects différents, les plasticiens avec leurs toiles, les musiciens avec leurs partitions et les photographes avec leurs clichés, nous fournissent pareillement des instantanés qui enrichissent notre monde intérieur et nourrissent durablement notre imaginaire.
Sculpture, céramique, arts premiers, architecture, musique, poésie, littérature, rien n’est à exclure des productions qui tendent vers l’idéal du beau et concourent ainsi à fertiliser le terrain de nos aventures humaines.
Parmi toutes ces disciplines qui participent à ce perpétuel chantier qu’est la création, il en est une, récente, longtemps méprisée, et encore trop souvent sous-estimée, la bande dessinée.
Née pratiquement avec le vingtième siècle, elle se diffuse très tôt dans les organes de presse de nombreux pays, tant en Europe qu’en Amérique. Dès les origines, elle compte dans ses rangs, des champions du dessin et des virtuoses du scénario, ils ne font souvent qu’une seule et même personne et excellent tant sur le plan de la forme que du fond.
Mais il en est un en particulier qui va tout simplement devenir le père de la bande dessinée européenne. Ce génie de la bulle et de la case s’appelle Georges Remi, plus connu sous le nom d’Hergé. Ce citoyen belge, né et résidant à Bruxelles sera à la base d’une œuvre qui s’impose aujourd’hui encore comme un sommet de l’art graphique. Nourri dès son plus jeune âge à l’école du cinéma, le gamin découvre l’esthétique du noir et blanc sur grand écran et se délecte tout autant à la lecture de romans d’aventures, tout en affichant un intérêt majeur pour les histoires illustrées et les récits « à ballons » en provenance de France et des États-Unis. Lui-même se découvre une véritable passion pour le dessin et excelle dans l’art de raconter des histoires. Cet autodidacte, curieux de tout ce qui l’entoure, va rapidement faire sensation avec les illustrations publiées dès l’adolescence dans la presse catholique belge.
Le véritable tournant pour le jeune dessinateur, c’est la publication des aventures de Tintin dans Le Petit Vingtième à partir du 10 janvier 1929. Sans trop s’en rendre compte, Hergé vient d’entamer une fabuleuse carrière d’auteur dans un genre qui se fera appeler bien plus tard le neuvième art. Sans en avoir véritablement conscience également, il crée un style, une ligne, une école. Sa notoriété et son succès ne feront que croître tout au long du vingtième siècle, en Belgique, en Europe, mais également dans les autres continents.
Ce qui singularise et qui distingue l’art d’Hergé de celui de bien d’autres dessinateurs de bandes dessinées, c’est son extraordinaire capacité à nous restituer le réel sous une forme telle que nous nous retrouvons aisément dans ce monde pourtant créé de toutes pièces et que l’on qualifie par commodité de fiction. Par des traits simples mais d’une redoutable justesse, il cerne les contours de notre existence, avec le concours de personnages emblématiques qui incarnent les grandes valeurs de la société des hommes et des femmes que nous sommes. Ces personnages se trouvent confrontés à toutes sortes de situations, elles aussi calquées sur notre histoire, celle du vingtième siècle, mais pas seulement…
Pour dynamiser sa création, Hergé use de tous les moyens possibles mis à sa disposition et ne se prive pas d’utiliser ceux que d’autres avant lui avaient « détourné » au service de leur art. Comme au cinéma, en peinture ou en photographie, il multiplie les plans, les cadres et les perspectives. Un ensemble de procédés qui l’aident à composer ces scènes, ces séquences et ces images si fortes qui ont marqué des générations de lecteurs des aventures de Tintin. Tous ceux qui ont parcouru les milliers de pages des albums à l’enseigne du petit reporter vous le confirmeront : on ne sort jamais indemne d’une telle rencontre.
Tout peut être étudié, analysé, disséqué dans l’œuvre d’Hergé. Des centaines d’ouvrages ont d’ailleurs vu le jour depuis les années cinquante, écrits par d’éminents spécialistes de toutes disciplines ou au contraire, par de simples admirateurs, désireux de rendre hommage à leur auteur favori par le biais d’une publication. Il est étonnant de constater qu’après toutes ces années, il soit encore possible de trouver quelque chose à dire ou à écrire à propos de cet artiste.
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