Tintin au Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême
Plus communément appelé le « Festival d’Angoulême », « le Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême » a encore séduit petits et grands cette année. Depuis 1974, tous les ans, en janvier, cet événement rassemble des éditeurs, des dessinateurs, des auteurs, des passionnés de bande dessinée autour d’expositions, de débats, de rencontres, de spectacles et d’ateliers. Qualifié comme le principal festival de bande dessinée francophone en Europe, plusieurs prix y sont décernés comme le Grand Prix de la ville d’Angoulême ou encore le Fauve d’or.
Pour cet événement vieux de plus de 40 ans, cette année était particulière ! Touchés de plein fouet par le décès des dessinateurs de « Charlie Hebdo », les organisateurs du festival ont décidé de leur rendre hommage en posant deux gestes forts : une exposition hommage rassemblant les archives du journal satirique et la création d’un prix pour la liberté d’expression qui devrait se perpétuer. Ce prix a été remis à Charb, Cabu, Wolinski et tous leurs collaborateurs. Une prise de position qui n’a pas facilité l’organisation puisque les festivités se sont déroulées sous haute surveillance policière, compte tenu des dispositifs requis par le plan Vigipirate.
Une année vraiment très particulière ! En effet, en marge du festival, une manifestation a été organisée. Regroupant environ 500 professionnels du 9e art, ils ont envahi les rues d’Angoulême pour partager leurs mécontentements. Avec cette « marche des auteurs », les artistes, souhaitaient mettre en avant la précarité grandissante de leur métier. Regroupés derrière des banderoles où l’on pouvait lire entre autres « Sans dessinateur, pas de Bande Dessinée » ou « auteurs en chute », ils s’opposaient à un projet d’augmentation de cotisation de retraite complémentaire obligatoire à partir de l’an prochain. Cette mesure ponctionnerait l’équivalent d’un mois de salaire aux auteurs alors que certains ne gagnent même pas le salaire minimum français (le smic).
C’est dans cette effervescence palpable que l’équipe de Moulinsart est arrivée jeudi à Angoulême. La raison de leur venue : « La nuit Tintin » mais également la nomination du livre « La Malédiction de Rascar Capac » commenté par Philippe Goddin, pour « le Prix du Patrimoine ». Un livre que Moulinsart a coédité avec Casterman.
Angoulême, une ville marquée par Tintin depuis longtemps puisque depuis 1989, un grand buste d’Hergé, réalisé par son ami Tchang Tchong-Jen, est installé sur le côté du Centre national de la Bande Dessinée et de l’Image.
Les festivités ont commencé pour Moulinsart samedi soir à 20 heures, avec «La nuit Tintin». Une soirée durant laquelle plus de 300 spectateurs ont pu visionner trois documentaires sur Hergé et son héros de papier, ainsi que le film Le Mystère de la Toison d’Or avec Jean-Pierre Talbot, le seul « Tintin » en chair et en os. Une projection marathon qui a remporté un franc succès. C’est durant cet événement, que Moulinsart en a profité pour annoncer sa collaboration avec la société Normaal, un studio d’animation, créé et dirigé par Alexis Lavillat. Les deux entreprises ont décidé de collaborer afin de mettre notamment sur pied une série de trois "fictions animées documentées" de 53 minutes chacune autour de l’oeuvre d’Hergé.
Le lendemain à 16 heures, l’équipe de Moulinsart a assisté à la remise des prix. Une cérémonie tintée d’une légère déception puisque ce n’est pas « La Malédiction de Rascar Capac » qui est lauréat du « Prix du Patrimoine » mais « San Mao, le petit vagabond » de Zhang Leping. Prémonition, nous avions, l’année passée à la même époque, reçu la visite de son fils et de l’un de ses petits-fils chez Moulinsart !
Un festival chargé d’émotions et de belles rencontres ! Moulinsart a eu, entre autres, l’occasion de prendre le verre de l’amitié avec Pierre Legros-Auroy, propriétaire de « La Librairie du Palais » à Arles. Rencontrer un libraire lors d’un festival consacré au neuvième art, c’est quelque chose de banal en soi, sauf que Monsieur Legros-Auroy possède une librairie dont l’existence remonte à 300 ans !… Cela fait tout de suite rêver ! Il fait également partie du réseau « Canal BD », un réseau de libraires indépendants, spécialisés dans le domaine de la bande dessinée. Une rencontre intéressante et enrichissante.
Un bilan plus que positif pour Moulinsart et un festival qui continue de faire rêver toutes les générations. Que demander de plus !