Tintin salue sa Majesté le Roi Albert II
Sa Majesté le roi Albert II de Belgique abdique. Tintin et ses amis ont voulu lui rendre hommage pour ses vingt années de règne.
Cette abdication rare nous renvoie à l'aventure du Royaume du Pélican noir (voir l'album Le Sceptre d'Ottokar) où Sa Majesté Muskar XII est dispensé de renoncer à la couronne grâce à l'intervention de Tintin et Milou. Leur sagacité permet de retrouver le sceptre royal. Sa restitution sauvera la monarchie syldave.
Ici, pas de sceptre ni d'acte héroïque de Milou pour convaincre le roi de renoncer à abdiquer. Il y va de sa propre volonté de passer le témoin (et non le sceptre) à celui qui doit lui succéder en vertu de la Loi.
Le calendrier du roi a voulu que cette abdication prenne effet le même jour que notre fête nationale: le 21 juillet.
La Fête nationale belge (Belgische nationale feestdag, en néerlandais, Belgischer Nationalfeiertag, en allemand), est célébrée le 21 juillet pour célébrer la prestation de serment du premier roi des Belges, Léopold de Saxe-Cobourg en date du 21 juillet 1831.
Il est temps maintenant d'ouvrir l'album de souvenirs :
Tintin au Palais
Tintin est peuplé de références bruxelloises dont la plus prestigieuse et la plus emblématique est le palais de Sa Majesté Muskar XII qui ressemble à s'y méprendre au Palais royal néoclassique (1815-1829) situé place des Palais à Bruxelles. Ce palais royal sert uniquement de lieu de travail et de réception pour les activités officielles du souverain belge.
Hergé distille aussi son attachement pour la famille royale dans d'autres titres de la série des aventures de Tintin. C'est notamment le cas dans Tintin au pays de l'or noir. La fameuse voiture à pédales de l'insupportable Abdallah, cadeau de Son Altesse Mohammed Ben Kalish Ezab pour son sixième anniversaire, s'inspire directement du jouet d'enfance du souverain Baudouin Ier de Belgique : la «baby» Bugatti, dont le roi des Belges et le roi du Maroc avaient commandé chacun un exemplaire pour leur fils héritier.
Tintin a aussi ses entrées au Palais et à certaines occasions, s'y invite comme lors de la conférence de presse de la sortie du livre Drôles de plumes (2003).
La passion du roi pour les arts contemporains sous toutes leurs formes a donné au romancier Alain Berenboom et aux Éditions Moulinsart l'idée de lancer Tintin dans de nouvelles aventures. En 2003, les Éditions Moulinsart publient l'ouvrage collectif Drôles de plumes. Cet ouvrage est un recueil de onze aventures de Tintin écrites par onze écrivains belges de langues française et néerlandaise et publiées à l'occasion de l'anniversaire des 70 ans du roi des Belges, Albert II, et des 75 ans de Tintin. L'action s'articule autour du Tracé royal, entre les palais de justice, de Bruxelles et de Laeken. A l'arrivée, une complicité ensorcelante s'est nouée entre la BD et la littérature, dans un formidable pied de nez au mythe tintinesque.
Tintin et la famille royale
Parmi les tintinophiles, la famille royale de Belgique occupe le rang d'honneur. Le Palais a toujours apprécié l'œuvre d'Hergé. La reine Paola a confié en 2011 avoir appris le français en feuilletant les aventures du petit reporter. Enfants, les princes Albert et Baudouin se sont réjouis de ses exploits.
Hergé et la famille royale
Déjà en 1934, au lendemain de l'accident mortel du Roi Chevalier sur les falaises de Marche-les-Dames (province de Namur), Hergé illustrait un livre dédié à sa mémoire : La Légende d'Albert 1er, roi des Belges, écrit par Paul Werrie. Loin de la ligne claire, Hergé utilise dans cet ouvrage un style plus réaliste, proche de la gravure.
L'année suivante, il signera également la couverture d'Astrid, la Reine au sourire.
Hergé éprouvait beaucoup de sympathie pour les souverains et leurs enfants. Systématiquement, l'auteur envoyait ses nouveaux albums dédicacés au Palais. Patriote et monarchiste, Hergé a suivi la parole du roi Léopold à la lettre ! Après la capitulation de 1940, ce dernier demanda aux Belges de rentrer chez eux et de se remettre au travail. En fidèle royaliste bon teint, Hergé se remit au travail et rejoindra d'ailleurs la rédaction du quotidien bruxellois Le Soir, alors contrôlée par l'ennemi, ce qui lui vaudra de nombreuses critiques et presque un coup fatal à sa carrière. C'était de sa part faire preuve d'une grande naïveté voire selon ses dires imbécillité !
Albert II au Musée Hergé
Le vernissage officiel du Musée Hergé eut lieu le 26 mai 2009. Cinq semaines plus tard, le 1er juillet, c'est Sa Majesté Albert II, Roi des Belges, qui découvre le musée entièrement dédié à l'œuvre de ce grand dessinateur. Entouré de Fanny et Nick Rodwell, des autorités provinciales et communales et d'une poignée de journalistes, le souverain prendra visiblement beaucoup de plaisir à découvrir les salles de l'imposant bâtiment.
On connaît l'humour du monarque, sa bonhommie et sa bonne humeur, des traits de personnalité qui ne feront pas défaut tout au long du parcours à travers les huit salles du musée. À plusieurs reprises, Albert II étonnera les uns et les autres par sa connaissance de l'œuvre et son érudition à propos de tel ou tel aspect pointu de la tintinophilie. Une petite erreur fera cependant sourire tout le monde : le Roi évoquera un membre de son personnel, Norbert, en affirmant que c'était le même prénom que le majordome du capitaine Haddock...Et non, Sire, c'est de Nestor qu'il s'agit ici, et pas de Norbert... L'émotion sera également de la partie, avec la découverte d'une belle photographie de sa maman, la Princesse Astrid, entourée par une foule de badauds parmi lesquels on retrouve un certain Georges Remi, alias Hergé ! Albert II,... un vrai connaisseur de Tintin, mais aussi très fan des gags de Quick et Flupke, gamins de Bruxelles !
Un peu d'humour
En 2007, le Roi Albert II s'était cassé le col du fémur (et non de l'utérus) lors d'une chute dans son palais de Laeken. Monsieur Didier Reynders, ministre des Finances de l'époque, lui offrit une figurine en résine " C'est vraiment dommage " d'une scène de l'album Les Bijoux de la Castafiore, où le Capitaine Haddock tombe des escaliers.
De source sûre, l'offre d'emploi pour la fonction Roi des Belges a rencontré un certain succès et il semblerait qu'un candidat réponde parfaitement au profil et son nom sera connu ce 21 juillet !