L'Arctique, objet de toutes les convoitises

On se croirait dans "L'Étoile mystérieuse", cette aventure de Tintin qui se transforme assez rapidement en une course effrénée entre rivaux transatlantiques sans scrupules. Mais dans le cas qui nous occupe, les expéditions rivales tentent cette fois de prendre possession non pas d'une étrange météorite mais des précieuses ressources qui gisent encore pour l'instant sous la banquise. De véritables trésors reposent dans le sous-sol polaire... mais pour combien de temps encore ? Il faut le savoir, ce bouclier naturel et séculaire fond à vue d'œil.

«Le nom Arctique vient de l'ancien mot (.rktos), qui signifie "ours" en grec. En effet, l'Antiquité avait déjà connaissance de la région polaire, qui était désignée alors comme la région des ours». (source : www.oboulo.com)

L'Arctique est la région entourant le pôle Nord. Elle comprend six pays, ceux dont les côtes sont au contact de l'océan Arctique, soit le Canada, les États-Unis (avec l'Alaska), le Danemark (par le Groenland), la Russie, la Norvège et l'Islande.

Du pétrole, du gaz et des minerais

Le pétrole du grand Nord (estimé à 13% des réserves mondiales) réveille et aiguise les appétits de nombreux états. Mais la ruée vers l'océan arctique est aussi motivée par des gisements de gaz (estimés à 30% des réserves mondiales) et de précieux minerais.

Le Pôle nord, un eldorado

Actuellement, la région de l'océan Arctique n'appartient encore à personne; les états entourant la zone se voient freinés dans leurs élans et leurs appétits par la limite des 200 miles marins (espace maritime ou autrement appelé zone économique exclusive «ZEE», sur lequel un état exerce des droits souverains en matière d'exploration et d'exploitation des ressources).

Ce gel des revendications pourrait être «levé» prochainement. Une action qui permettrait aux états visés de revendiquer une extension de leur ZEE. Déjà plusieurs d'entre eux ont posé des actes concrets et mis en œuvre des projets d'explorations sur certains secteurs de la région. Certains (comme le Canada) vont même jusqu'à lancer de grandes manœuvres militaires comme démonstration de leur souveraineté.

Voir les articles : www.lexpress.fr[#p#

Comme dans "L'Étoile mystérieuse", les rivaux s'affrontent sans merci. Chacun y va de sa version, chacun revendique des droits sur ces énormes richesses. Une sorte de guerre «polaire» silencieuse se joue à coup de revendications bien officielles. À ce jour, la Russie et la Norvège ont déjà déposé officiellement leurs revendications auprès de la Commission des Limites du Plateau Continental.

Rappel historique : Les premiers explorateurs de l'Arctique

En 1818, John Ross et Edward Parry atteignent la Baie de Melville, où ils rencontreront le peuple Inuit. Ils visitent la côte nord-ouest du Groenland.

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Les États-Unis jouent la carte de la discrétion; ils ne sont pas encore entrés officiellement dans la partie (ils n'ont pas encore ratifié l'UNCLOS: United Nations Convention on the Law Of the Sea ou CNUDM pour La Convention des Nations unies sur le droit de la mer) mais ce qui ne les empêchent pas d'être impliqués sur le terrain et de marquer leur territoire.

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La Russie revendique une partie de la dorsale Lomonossov et de la dorsale Mendeleïev.

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Le Canada fait valoir plusieurs revendications à l'égard des terres et des eaux arctiques (notamment du plateau continental). Les revendications canadiennes qui posent le plus de problème est celles en rapport avec l'île Hans, le passage du Nord-Ouest et la frontière maritime avec les États-Unis dans la mer de Beaufort.

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La Norvège, les revendications portent principalement sur la Mer de Barents, le Bassin Western Nansen dans l'océan Arctique et de la faille de la Banane dans la Mer norvégienne.

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Le Danemark quant à lui revendiquera probablement le Nord du Groenland et la zone du pôle Nord.

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Plus d'infos : controverses.sciences-po.fr[#p#

Un sixième continent !

La ruée vers l'or bleu, noir, jaune ne va pas cesser. L'existence même d'un sixième continent surgit au fur et à mesure de la fonte qui avance à grand pas. Le bouclier de glace qui protégeait cette région s'effrite et le grand Nord est en passe de devenir un nouvel eldorado.

De nouvelles routes maritimes se dessinent : les passages du Nord Est et du Nord Ouest; à l'été, durant trois à quatre mois, la glace se retire et laisse un passage libre de glace !

Cette course vers le pôle Nord soulève un certain nombre d'inquiétudes sur le plan environnementalet humain :

- Accélération de la fonte (qui impacte le niveau des océans)

- Risque de marée noire (compte tenu des conditions extrêmes d'exploitation)

- Menace sur la biodiversité

- Risque de contamination

- Pollution acoustique sous-marine

- Arrivée d'espèces invasives

- Surpêche

- Protection des populations polaires (Inuits)

Etc...

Au regard de ces nombreux risques, la plus ancienne compagnie d'assurance maritime la Lloyd's de Londres adresse un sérieux avertissement aux grands de ce monde. La vénérable maison met en garde ceux qui souhaiteraient se précipiter vers ces territoires avec avidité, sans prendre en compte les risques inhérents et les conséquences que leur action aurait sur le plan environnemental. Ce rapport expose de façon tangible et circonstanciée les craintes d'une telle entreprise dans une zone aussi préservée et extrême.

Lire le rapport en détail : www.lloyds.com

Manifestez-vous pour tenter de sensibiliser les instances internationales pour obtenir que cette zone autour du pôle Nord soit déclarée «zone naturelle» et empêcher de cette façon les forages en mer et la pêche industrielle.

http://savethearctic.org/fr/

Tintin sur la banquise

Lors de leurs déplacements aux quatre coins de la planète, les Dupondt ont pris l'habitude d'adopter le costume local, pour «passer inaperçus» parmi la population des pays visités. Tintin n'est pas en reste et il lui arrive souvent de revêtir des tenues bien éloignées de son trench couleur mastic et de ses pantalons de golf. Mais contrairement aux deux policiers, notre héros cherchera surtout de s'habiller en fonction des spécificités d'un climat: tropical, tempéré ou encore polaire. Dans "L'Étoile Mystérieuse" (1942), c'est pour parcourir les rigueurs des régions arctiques qu'il s'équipe d'une veste bien chaude et de bottes fourrées. On le retrouve déjà dans cette tenue en 1937, parmi les illustrations qui composent les nouvelles pages de garde proposées par Hergé à sa maison d'édition.