La bonne volonté, ça ne coûte rien !

Une histoire du volontariat ?

Pour commencer, une petite définition du volontaire ou du bénévole  -  sans oublier « la » volontaire et « la » bénévole » ! Pour le dictionnaire, c'est quelqu'un « qui fait quelque chose sans être rémunéré, sans y être tenu ». L'origine latine du mot est encore plus attrayante : « bene » (le bien) et « volens » (je veux). Vouloir le bien, y a-t-il de meilleur programme que celui-là ? Un volontaire ne travaille pas nécessairement sans être rémunéré. Ainsi, pendant des siècles, les volontaires se retrouvaient principalement au sein des armées.

Dans l'Antiquité, en Grèce et à Rome, les citoyens libres étaient soumis au service militaire. Mais lorsqu'éclataient des guerres importantes et longues, on faisait appel aux volontaires, c'est-à-dire, des jeunes hommes qui n'étaient pas soumis à ce service. Les citoyens libres représentaient une infime minorité de la société. Les volontaires se recrutaient parmi les étrangers (on dirait aujourd'hui : les immigrés) et, à certaines occasions, parmi les esclaves. Ces volontaires se voyaient promettre la citoyenneté en échange des services rendus. Etre citoyen à part entière d'Athènes, Sparte ou Rome assurait de nombreux avantages.

Connaît-on le premier bénévole ?

Il faut le chercher dans la Bible. Le jeune David était un berger, méprisé par sa famille. On lui réservait les boulots peu valorisants. A cette époque, le pays d'Israël vivait sous la menace d'un géant, Goliath. Les plus braves guerriers n'osaient pas l'affronter : les audacieux, qui l'avaient fait, étaient tous morts... Le petit David, habile avec une fronde, se proposa de défier Goliath. Cela fit rire toute la famille. Et pourtant David triompha du géant. Le jeune berger n'attendait aucune récompense de son acte. Il avait agi simplement en « voulant faire le bien » - ce qui est la définition du bénévolat. Bien sûr, David reçut une récompense : il devint le plus grand roi d'Israël ! C'est à lui que l'on doit le Livre des Psaumes, qui ont inspiré des générations, jusqu'à aujourd'hui.

Le saviez-vous ?

Stanley partit à la recherche d'un volontaire. Le journaliste-explorateur, Henry Morton Stanley, affronta les dangers des forêts du Congo pour retrouver le missionnaire, David Livingstone. Lors de leur rencontre, Stanley eut cette réplique, devenue le symbole du flegme britannique : « Doctor Livingstone, I presume ? » (Docteur Livingstone, je suppose ?). Au 19ème siècle, il était inconvenant de montrer ses émotions...

Après la guerre de 1940-1945, Hergé accomplit de nombreuses actions bénévoles. Les pays d'Europe étaient exsangues, et les enfants ne trouvaient pas beaucoup de distractions. Hergé organisa de petits spectacles, centrés sur le monde de Tintin. Il le faisait à l'intention d'enfants durement frappés par la guerre. Il se rendit notamment à l'école de Watermael, dans la banlieue de Bruxelles. Il était accompagné d'Edgar-Pierre Jacobs et des dessinateurs fondateurs du journal Tintin. C'est là aussi que se présenta Carlo Speder et ses marionnettes, dont Frans Jageneau devint l'assistant.

Les volontaires ont-ils un but caché ?

Normalement, non. Ce soupçon est né du fait que, au cours des siècles passés, les volontaires étaient souvent des religieux. Ils arrivaient dans des terres inconnues (Amérique du Sud, Asie, Afrique...) pour apporter une aide médicale à des populations fragilisées. Mais leur but véritable était d'évangéliser ces hommes et ces femmes qui ne connaissaient rien des évangiles. Les religions poursuivent souvent ces buts cachés. Il faut savoir que l'Europe entière est devenue catholique sous l'influence de volontaires. Martin de Tours, Patrick d'Irlande... Ils ont tous œuvré à faire oublier les croyances de nos ancêtres pour les remplacer par la religion chrétienne.

Aujourd'hui, les volontaires, même sponsorisés par des églises, accomplissent principalement un travail social et d'assistance technique.

Les bénévoles sont-ils encore nécessaires ?

Plus que jamais ! Pour la seule Afrique, la situation humanitaire et sanitaire y est à ce point révoltante que seuls des bénévoles acceptent encore d'y tremper les mains ! Les gouvernements de ces pays ne montrent aucun respect pour leurs populations... sauf en paroles. Les pays riches n'agissent que s'ils y voient un intérêt militaire, stratégique ou économique.

Ce sont donc des volontaires qui créent de petites structures, qui profitent, hélas, à un minimum de personnes. La misère est tellement intégrale qu'il est devenu hasardeux de lancer de grands programmes d'aide. Les pouvoirs politiques sont tellement corrompus ! Seules les équipes bénévoles sur place utilisent l'argent sans sombrer dans la corruption ou le détournement de richesses.

Devenir volontaire ?

Pourquoi pas ? Un petit pays comme la Belgique compte près d'un million de bénévoles (rappelons que la population belge totalise 11 millions d'habitants). Les bénévoles sont idéalement indépendants du pouvoir en place. En fait, ils suppléent aux manquements de ce pouvoir. Dans les grandes villes, des bénévoles aident des enfants à faire leurs devoirs scolaires (« écoles des devoirs »). Des médecins mettent leur savoir gratuitement, au profit de populations pauvres, sans papier, sans abri.

Marc Nederlandt, coordinateur de la plate-forme « Association pour le volontariat » (www.volontariat.be) donne LA définition du volontariat : « C'est l'idée de faire don de son expérience, de son temps ; le don n'est pas quelque chose où l'on perd, c'est au contraire quelque chose où l'on gagne ». Les tâches ne manquent pas, et les bénévoles, aussi nombreux soient-ils, ne sont jamais TROP nombreux !

Deux bénévoles témoignent

Annelyse a 31 ans, est économiste et travaille au Burundi, dans le village Imuhira. Pourquoi est-elle devenue volontaire ? « J'avais envie de m'investir dans le développement humanitaire. (...) Je forme mes collègues à l'utilisation d'Excel. Les besoins ici sont énormes. Le Burundi ne correspond pas tout à fait aux images d'une Afrique aride que nous voyons à la télé. Néanmoins, les autorités conseillent aux Blancs de ne pas se promener dès la tombée de la nuit, ver 18-19h. ».

Le parcours de Patrick est différent. Il a accepté une mission de trois mois dans le même village du Burundi : « Je travaille à Louvain-la-Neuve (Belgique) en tant que responsable d'exploitation pour une société de parking. J'ai deux enfants de 8 et 11 ans. J'ai dû financer mon billet d'avion, demander à mon employeur une période de congé sans solde, organiser la vie de mes enfants pendant mon absence. Mon boulot au village Imuhira ? Installer l'éclairage et des prises électriques dans toutes les classes de l'école. Cela n'a pas toujours été facile, en raison d'une certaine désorganisation. Mais nous en sommes venus à bout. Et la joie des enfants fait oublier tous les obstacles ! »

Le guide du futur bénévole

On peut devenir bénévole pour un projet proche de son domicile ! Les bénévoles et volontaires n'opèrent pas seulement dans des pays lointains. Certes, les besoins y sont énormes, mais dans nos régions dites riches, le mal-être et le mal-vivre sont de plus en plus présents. Il faut donc avoir un projet précis avant de se lancer dans le bénévolat. Sans cela, on risque de renoncer au premier obstacle important que l'on rencontrera. Il ne faut pas tout laisser tomber pour se consacrer au bénévolat. Vous voulez « faire le bien » pour les autres  -  et pas seulement pour vous-mêmes... Il y a une vie hors du bénévolat. Choisir une organisation expérimentée, surtout si vous voulez partir au loin. Voici une adresse pour obtenir des plus amples renseignements sur le bénévolat : www.selprojets.be.

Exercez vos capacités de travail volontaire et bénévole dans de petites activités : aide aux malades, transport de personnes handicapées, animation pour les enfants... Si vous vous sentez bien dans ces activités, vous êtes prêts pour la grande aventure !