Attention, Tanger !

Le Crabe aux pince d'or (1941) - Page 39

Tanger. Ville de tous les dangers et ville d'artistes, Tanger exerce une fascination étrange. On la retrouve, sous le nom transparent de Bagghar, dans Le Crabe aux Pinces d'or, un des trois albums (avec Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge) qui inspirent le film de Steven Spielberg et Peter Jackson, en cours de réalisation.



Bagghar = Tanger ?


C’est à la page 39 du Crabe aux Pinces d’or que Tintin, Milou et Haddock découvrent Bagghar, " le grand port sur la côte marocaine ", comme le précise Hergé. Bien entendu, Bagghar est un nom excellent pour résumer la réputation de cette ville portuaire qu’il faut identifier, sans doute possible, à Tanger. Une preuve ? Le panorama de Bagghar, vu de la mer (5ème case de la page 39 de l’album Le Crabe aux Pinces d’or), semble dessiné à partir d’un croquis réalisé depuis le cap Malabata, qui se trouve en face de Tanger. Les courbes de la colline qui enserre la casbah, la médina et le port sont fidèles à la réalité de Tanger.



Des Colonnes d’Hercule à la Bagghar d’Hergé


Derrière le nom fictif Bagghar, le grand port sur la côte marocaine qui se loge dans une baie, se cache bien sûr Tanger, la ville située à la pointe ouest du Rif, au nord du Maroc. Cette ville se trouve aux portes de la Méditerranée, face au fameux rocher Gibraltar et au célèbre détroit, qui porte le même nom. Avant l’ère actuelle, les Grecs avaient baptisé ce détroit « les Colonnes d’Hercule », puisque c’est ce dieu qui était censé avoir ménagé ce passage entre la Méditerranée et l’Océan atlantique. De tous temps, Tanger été l’objet de toutes les convoitises. Après une présence phénicienne, elle doit sa naissance aux carthaginois qui en firent un comptoir (Tingi) au 4ème siècle avant J.C.  Puis se succédèrent les dominations des Romains (2ème siècle avant J.C.), des Byzantins, des arabes et des européens (Portugal, Angleterre, Espagne, France).



Le crabe et le poivron


A travers les siècles, Tanger demeure un lieu stratégique envié par tous. De 1923 à 1956, la ville fut placée sous statut international (avec une interruption, due à l’occupation espagnole, de 1940 à 1945), avant de devenir un port franc, en 1962, c’est-à-dire, une zone affranchie de droits de douane. C’est lors de la période du statut international qu’est élaboré Le Crabe aux Pinces d’or. Tanger rayonnait, tant dans le domaine culturel que celui des affaires. Excellent terreau pour des activités quelque peu louches, dans la mouvance de la contrebande et des trafics en tous genres. Pas surprenant dès lors d’y voir transiter un trafic d’opium, imaginé par Hergé, qui n’eut qu’à s’inspirer de l’actualité de l’époque. Au plan des trafics plus ou moins illicites, Tanger demeure une ville sensible. " Les autorités marocaines ont annoncé, samedi, avoir saisi au port de Tanger, dans le nord du pays, plus de 4 tonnes de cannabis cachées dans une cargaison de poivron destinée à l’exportation vers l’Espagne, rapporte Jeune Afrique " (décembre 2008).
La drogue et le drame de l’immigration illicite


Sensible ? Le mot est faible pour tous ceux qui voient en Tanger la porte vers le " paradis " européen. Ils défient les barrages douaniers pour monter illégalement sur les camions embarquant pour l’Espagne. La question des flux migratoires est un sujet brûlant à Tanger, qui voit son port assailli par les tentatives les plus audacieuses. Tout récemment, " la chambre criminelle de première instance, près la cour d’appel de Tanger, a rendu son verdict, jeudi après-midi, dans l’affaire des cinquante clandestins, interceptés au port de Barcelone en octobre dernier, à leur descente du " Fantastic’ ", car-ferry desservant la ligne Tanger-Gênes via le port catalan. L’accusée principale dans l’organisation de cette opération, Soad F, naturalisée espagnole, a été condamnée à la plus lourde peine, soit 10 ans de réclusion ferme, assortie de la saisie de ses comptes bancaires, alors que Abdellah Y et Naïma J ont été condamnés respectivement à 4 ans et 3 ans d’emprisonnement, et à 500.000 dh (dinars, la monnaie marocaine – ndlr) d’amende " - source : www.lejournaldetanger.com/article.php?a=2671



Sur les traces de Tintin...


Mais, au fait, pourquoi consacrer un journal tintin.com à la ville de Tanger ? Nous vous avons déjà annoncé que la société Moulinsart coproduit avec Arte et Gédéon une série de documentaires, destinés à la télévision, au site tintin.com et à une exploitation ultérieure en DVD. Nos Tintin reporters se sont donc rendus sur place et on établi les ponts entre l’œuvre d’Hergé et la réalité d’une ville cosmopolite. Ils nous racontent : " Lors de notre passage à Tanger, nous avons rencontré les responsables du port qui nous ont expliqué les mesures récentes prises par les autorités pour endiguer ce phénomène ainsi que les trafics divers; le port s’est doté d’un nouveau scanner qui scanne tous les camions qui sont embarqués sur les car-ferries. Tous les camions sans exception sont scannés. Le tut tut du scanner retentit sans discontinu aux abords du port. "



Tanger, port d’attache des artistes


Rendez-vous donc sur Arte (la date sera précisée dans tintin.com) pour jeter un regard neuf sur Tanger, sa casbah et sa médina qui s’étend sur plus de 26 hectares où le visiteur peut se perdre dans l'enchevêtrement des étroites ruelles. Au détour d’une ruelle, on s’attend à croiser Tintin, Haddock et Omar Ben Salaad, le plus gros négociant de Bagghar ! Tanger continue à attirer les artistes. Au 19ème siècle, le peintre Eugène Delacroix y réalisa des dessins empreints de sensualité. Un siècle après, Henri  Matisse tomba sous le charme. Des écrivains tels qu’André Gide, Paul Bowles (Un Thé au Sahara), Arturo Perez Reverde (La Reine du Sud) ont trouvé à Tanger un formidable décor de roman. Plus récemment, le film d’espionnage The Bourne Ultimatum (2007), mettant en scène l’acteur Matt Damon, contenait quelques séquences d’action particulièrement spectaculaires, au cœur même de Tanger. Et n’oublions pas que Gad Elmaleh incarnera Omar Ben Salaad dans le film de Steven Spielberg. Mais là, Tanger s’appellera Bagghar !
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