TINTIN AU CONGO - Au delà des apparences
Épisode 2
Congo, le témoignage du passé et un aperçu de l’avenir
Faut-il ignorer ou oublier la lecture de Tintin au Congo ? Faut-il effacer le passé pour grandir ensemble et se tourner vers l’avenir avec une page blanche ?
Le philosophe Marc Crépon affirmait : “Le passé ne demande pas à être oublié mais compris”. Loin de nous l’idée d’évacuer les faiblesses et les stéréotypes de cette œuvre de jeunesse, mais n’oublions jamais que la lecture de Tintin au Congo fait partie d’un tout hergéen, indissociable. Les différents épisodes qui le composent confrontent le lecteur à un temps révolu, tout en lui permettant aussi de se représenter des pages importantes de l’Histoire contemporaine et, suite à cette lecture, d’en tirer des conclusions pour le présent.
Le 22 août 2018, La Libre publiait plusieurs articles sur l’enseignement de l’histoire de la colonisation qui semblait faire défaut dans nos écoles ou du moins demandait à être reformulé ! Cette lacune entraine “un racisme ordinaire, banal, bête et méchant”.
Le Congo, l’oublié de nos cours d’histoire, titrait encore le quotidien, le même jour ! L’Afrique, le continent oublié de notre conscience collective.
Il ne fait aucun doute que cette deuxième aventure est marquée par son temps. Elle fait écho à une période sombre de notre histoire, mais pourrait servir de point d’appui au Devoir de Mémoire comme jalon nécessaire à la décolonisation des esprits pour un dialogue durable et constructif.
Hergé a expliqué les faiblesses historiques du récit.
"...il se fait que j'étais nourri des préjugés du milieu bourgeois dans lequel je vivais... C'était en 1930. Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l'époque... Et je les ai dessinés, ces Africains, d'après ces critères-là, dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l'époque, en Belgique." in, SADOUL, Numa, Entretiens avec Hergé, Tournai, Casterman, 1989, p.74.
Tintin est tout simplement un héros humain, avec ses faiblesses de jeunesse, sa tolérance acquise au fil des aventures et son ouverture sur le monde…
Laissons le dernier mot du début de cette série sur le Congo à Hubert Védrine :
« Tintin au Congo ». Les attaques contre cet album sont absurdes. Cette forme de racisme que montre Hergé, c’est ce que chacun pensait à l’époque. On porte des jugements d’aujourd’hui sur des situations d’avant, auxquelles on ne comprend rien. Et à part Tintin, les Blancs sont tous méchants, dans cette histoire.
http://www.leparisien.fr/societe/hubert-vedrine-je-trouve-victor-hugo-pompeux-03-11-2018-7931520.php
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Prochain épisode : Le Congo – question de vocabulaire