Rascar Capac, saison 2 - EPISODE 2
Interdisciplinary Research on Andean Mummies Les Experts
Depuis plusieurs mois, nous avons pris contact avec divers experts étrangers dont la spécialisation contribuera à faire avancer notre étude des momies. Digne des séries policières tels les Experts, nous entrons en laboratoire accompagnés des plus fins limiers. Nous tentons à présent de résoudre plusieurs énigmes concernant les modes de vie et l’état de santé des individus momifiés et l’époque à laquelle ils vivaient. Et pourquoi pas aussi découvrir la cause de leur décès !
Le premier spécialiste s’appelle Jean-Claude Alvarez et est chef de service au Laboratoire de Pharmacologie-Toxicologie au CHU de Garches et expert judiciaire. Motif de sa venue ? Effectuer des prélèvements de cheveux afin d’identifier la prise de substances psychotropes tels que la coca, le tabac ou d’autres plantes utilisées dans des rituels. Le spécialiste a prélevé - quand c’était possible - des mèches entières de cheveux. En effet, le cheveu croît d’environ un centimètre par mois. Il sera ainsi capable de voir une évolution dans la prise de substances mois par mois.
Nous pourrons donc en savoir plus sur le mode de vie de ces individus (consommation régulière ?), affiner les renseignements quant à leur provenance (consommation de plantes régionales ?) et aussi connaître leur position dans la hiérarchie sociale. A l’époque inca, la consommation de coca était, en effet, très contrôlée et tout un chacun ne pouvait en faire usage.
Le second expert est Jean-Bernard Huchet, archéo-entomologiste à l’Université de Bordeaux I. Il est donc spécialisé dans les insectes qui ont été piégés dans des vestiges archéologiques. Dans le cas des momies, cela peut revêtir trois formes : les insectes liés à la décomposition du cadavre, ceux qui sont liés à l’état de santé et enfin les espèces dites « muséophages ». Lors de la décomposition du cadavre, différentes espèces d’insectes viendront « profiter » de ce corps. Ils mangeront, pondront, se développeront. Ceux-ci peuvent se retrouver soit dans les couches textiles (notamment pour les ballots funéraires), mais également à l’intérieur des corps. Chaque espèce intervient à un moment assez précis et c’est ainsi que l’on peut estimer le délai entre la mort de la personne et le moment où il est enterré comme lors d’un crime. La découverte de poux et de lentes sur plusieurs crânes permettent aussi dès à présent d’avoir une idée précise de l’état de santé de certains individus. Un jeune enfant présente une infestation très importante et révèle un état sanitaire assez mauvais. Enfin quelques insectes montrent qu’à un moment donné la momie était de nouveau accessible pour des insectes qui se nourrissent des matières organiques ; par exemple quelques traces de mites récentes sont visibles sur des textiles. Il faudra bien surveiller cela quand elles retourneront dans les réserves du musée.
Enfin, l’équipe de l’IRPA, constituée de Mathieu Boudin et de Marco Bonafini, a procédé aux derniers prélèvements en vue des analyses radiocarbones qui nous permettront de dater ces individus. À ce jour, seules 2 momies sur les 7 avaient été soumises à ces examens.
Nous avons bien hâte d’obtenir les résultats définitifs de toutes ces analyses.
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