Tintin à Cuba !
Caramba Tintin
Hasta la victoria siempre !
Hasta la victoria siempre !
C’est en vue d’une amélioration des liens diplomatiques entre leurs deux pays, que le président des États-Unis, Barack Obama, et celui de Cuba, Raúl Castro, ont décidé de se rencontrer prochainement, courant janvier 2015. Après plus de 50 ans de relation conflictuelle et d’embargo, les deux chefs d’État parlent de réconciliation. Barack Obama n’exclut pas un possible voyage vers « la Perle des Caraïbes » pour officialiser ce rapprochement historique.
Mais Cuba, ce n’est pas que « la Baie des Cochons », les fumeurs de Havane et la dictature castriste. Sa culture n’est pas très éloignée des nombreux pays d’Amérique du Sud, sous-continent mis à l’honneur, de nombreuses fois, par Hergé dans son œuvre.
Dans ses aventures, Tintin a l’occasion de rencontrer des indigènes de la forêt amazonienne, de voir des favelas, de revêtir le poncho et de gouter au « stoumpô » local. Dans L’Oreille cassée ou encore Tintin et les Picaros, Hergé mélange, de façon subtile, les différentes cultures du continent américain et des Caraïbes pour faire évoluer son héros de papier dans un univers homogène. Ces différentes associations hétéroclites, ont permis de créer le San Théodoros, un pays imaginaire d’Amérique latine, déchiré entre deux généraux : Alcazar et Tapioca. À lui seul, ce pays résume les espoirs, les déceptions et les contradictions des mouvements révolutionnaires qui ont marqué le continent américain, entre autres, Cuba.
Même si Tintin ne s’est jamais rendu sur la plus grande île des Antilles, on ne peut pas nier que de nombreuses références dans Tintin et les Picaros nous font penser à Cuba. Dans la dernière aventure du célèbre reporter, les barbes et les moustaches, les dictateurs, le palais, le jeu des militaires, la révolution, les putschs, la guérilla, les ventes d'armes, les trafics en tout genre,…nous ramènent de façon récurrente à Fidel Castro, aux guérilleros et à cette île à l’environnement paradisiaque.
D’ailleurs, Alcazar s'est glissé dans la peau du dictateur cubain ! Et son coup d'État contre le général Tapioca ressemble étrangement à la tentative avortée de Castro en 1953 quand il tenta de prendre le contrôle de la caserne de Moncada lors d’une nuit de carnaval.
La pilosité omniprésente dans cet album, nous renvoie aussi à Fidel Castro et à l’un de ses serments : « Je me laisserais pousser la barbe jusqu’à ce que les troupes révolutionnaires libèrent Cuba ». Ces troupes révolutionnaires s’appelaient justement les « barbudos » c'est-à-dire « les barbus ». Un surnom qui nous fait penser au titre original qu’Hergé souhaitait donner à cet ulltime album : « Tintin et les Bigotudos » c'est-à-dire « Tintin et les Moustachus ».
Espérons que ce rapprochement annoncé contribuera progressivement à vaincre les animosités du passé et que le grand gagnant de cette main tendue soit le peuple cubain !