Pourquoi donc l’imaginaire africain belge a-t-il fixé sur cette figure de l’homme-léopard tant de choses ?
Dans l’entre-deux-guerres, une série de crimes rituels, simulant l’attaque d’un léopard et perpétrés de nuit, sont signalés au Congo Belge dans la région des Babali du Haut Aruwimi. Ces règlements de comptes, exclusivement entre Africains, sont identifiés comme le fait des hommes-léopard. [...] En 1921, à la suite d’une longue enquête de la police coloniale belge, la première vague de répression a lieu : des hommes-léopards (ou supposés tels) sont arrêtés et pendus publiquement.
Le dernier album de Spirou intitulé La femme-léopard prend pour cadre l’année 1946 et les démons coloniaux de la Belgique. L’héroïne est une femme-léopard [...] chargée de retrouver un fétiche Kongo (titre de l’édition flamande de cette BD).
Dans Tintin au Congo Hergé s’est directement inspiré de la statue de l’homme-léopard du musée ethnographique et colonial de Tervuren, consacré à l’Afrique centrale.
Hugo Pratt, dans les aventures africaines de Corto Maltese (Les Éthiopiques), a opté en 1978 pour une appréhension plus subtile de l’histoire des hommes-léopards. Bien que Corto Maltese soit accepté aux côtés des hommes-léopards dans une expédition punitive, ce n’est que dans son coma que lui est révélée la vérité sur les hommes-léopards.
Mais pourquoi donc l’imaginaire africain belge a-t-il fixé sur cette figure de l’homme-léopard tant de choses ? La réponse dans ce blog du journal Libération.